- saule
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• v. 1225; frq. °salha; a éliminé l'a. fr. saus, du lat. salix, salicis♦ Arbre ou arbuste (salicacées) qui croît dans les lieux frais et humides. « Le saule trempe aux eaux brumeuses et les marie aux berges » (Gracq). Lieu où poussent les saules. ⇒ saulaie, saussaie. Saule blanc, le plus commun en France. Saule marsault, qui fournit un bois blanc utilisé en menuiserie. Saule pleureur, à branches tombantes. « Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière » (Musset).saulen. m. Arbre ou arbuste (Fam. salicacées) aux feuilles généralement allongées et aux fleurs en chatons, qui croît dans les lieux humides.⇒SAULE, subst. masc.A. — BOTANIQUE1. Arbre ou arbuste à rameaux flexibles, à feuilles caduques, de la famille des Salicacées, comprenant un grand nombre d'espèces croissant dans les lieux frais et humides. Feuille, branche, écorce, bois de saule; allée, ligne, rangée, rideau de saules; bouquet de saules; saules épais, touffus; saules étêtés; saules têtards. Une eau inquiétante par sa profondeur infinie, se perdant dans les tournants brumeux, sous des saules penchés et de grands roseaux aux panaches soyeux (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 172). Des saules aux têtes rouges et roses, des peupliers jaune très pâle (LARBAUD, Journal, 1934, p. 326). V. chaton1 ex. 2.2. [Suivi d'un déterm. indiquant l'espèce] Saule blanc (synon. osier blanc); saule marsault; saule pourpre (synon. osier rouge); saule des vanniers (synon. osier blanc, osier vert); saule rampant. Dans les vallées abritées s'élèvent le bouleau vert et le saule arctique, qui forment de petits bocages (PAGE, Dern. peuples primit., 1941, p. 140).— Saule pleureur, saule de Babylone (moins usuel) et, absol., saule. Saule aux rameaux grêles et retombants, originaire d'Asie et cultivé comme arbre d'ornement, symbole de tristesse. Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière (MUSSET, Œuvres compl., t 2, Poés. nouv., Paris, Conard, 1923 [1833], p. 51). Nous avons chez nous le saule pleureur ou de Babylone: c'était à ses rameaux que les Hébreux captifs suspendaient leurs lyres (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 101). Le vent lâche et oisif contournait les obstacles, ne s'escrimait que sur un prospectus sans défense, une branche molle de saule pleureur, d'avance vaincu (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 58).♦ P. anal. Personne qui se complaît dans des attitudes larmoyantes; pleurnichard(e). J'ai reconnu l'une de ces femmes ennuyées de leurs maris, de leurs marmots, vertueuses à regret, quêtant des émotions, et toujours posées en saules pleureurs (BALZAC, Gaudissart II, 1844, p. 295). [Goethe] maudissait les poètes saules-pleureurs qui avaient ouvert les écluses de cette inondation [de mélancolie] (ROLLAND, Goethe et Beethoven, 1930, p. 170).♦ Loc. [En parlant des plumes d'une coiffure] En saule pleureur. Disposées de manière à pendre, à retomber. Caroline a quelque jolie toilette à essayer, un chapeau à plumes en saule pleureur: c'est ravissant à montrer en tilbury (BALZAC, Ptes mis., 1846, p. 70). Dans la façon dont les modistes vous obligent à placer les vôtres [vos plumets], ceux-ci piqués au bout d'un petit bâton, ceux-là tout de travers sur l'oreille, ou bien en saule pleureur sur la nuque, il y a certainement un léger grain de névrose ou même de folie (LOTI, Vertige mond., 1917, p. 134).B. — P. méton. Bois de saule. On fabrique des cercles avec du châtaignier, du noisetier et du saule (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 146). Mon sifflet est de saule et mon canif de buis (GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 1, p. 174).Prononc. et Orth.:[so:l]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1225 (PÉAN GATINEAU, S. Martin, éd. W. Söderhjelm, 4445). De l'a. b. frq. salha fém. « saule », cf. l'a h. all. salaha, all. Salweide. Le genre masc., qui est aussi celui de nombreux autres n. d'arbres, a remplacé le fém., att. en m. fr. et dans qq. pat. Saule a éliminé en fr. l'anc. forme sauz, issue du lat. salix, -icem « saule », att. dep. la 1re moit. du XIIe s. ds Psautier Oxford, 136, 2 ds T.-L. et qui s'est maintenue dans les pat.; cf. aussi saussaie. FEW t. 17, pp. 10-11; ibid. t. 11, pp. 100-103. Fréq. abs. littér.:941. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1 584, b) 1 833; XXe s.: a) 1 533, b) 744.DÉR. Saulée, subst. fém., vieilli. a) Synon. de saulaie. L'îlot était couvert d'une épaisse saulée qui ne leur permettait pas de voir à dix pas autour d'eux (SAND, Péché de M. Antoine, t. 1, 1845, p. 55). b) Rangée de saules. Que faisais-tu, perdu sous les longues saulées (BANVILLE, Stalact., 1846, p. 174). — [sole]. — 1re attest. 1810 (MOLARD, Mauv. lang. corr., p. 247); de saule, suff. -ée (v. -é).BBG. — QUEM. DDL t. 16 (et s.v. saule-pleureur), 33 (s.v. vert saule).saule [sol] n. m.ÉTYM. V. 1215; francique salha; a éliminé l'anc. franç. saus (→ Saussaie), du lat. salix, salicis.❖♦ Arbre ou arbuste (Salicacées) qui croît dans les lieux frais et humides, le long des cours d'eau, au bord des étangs (→ Ébrancher, cit. 2 et 4; rejeton, cit. 1; retrouver, cit. 17). || Lieu où poussent les saules. ⇒ Saulaie, saussaie. || Ligne de saules. ⇒ Saulée. || La salicaire, plante qui croît près des saules. || Saule amandier, saule viminal, saule vitellin. ⇒ Osier. || Saule taillé en têtard. || Brin de saule (→ Faune, cit. 2). || Feuillard de saule. || Saule marsault, qui fournit un bois blanc utilisé en menuiserie. || Glucoside de l'écorce du saule. ⇒ Salicine. — (1771). || Saule pleureur, à feuillage qui retombe (symbole de tristesse). Absolt. || Saule : saule pleureur. || « Mes chers amis, quand je mourrai, Plantez un saule au cimetière » (cit. 5, Musset; → aussi Éploré, cit. 3).1 Le fleuve de Garonne, où de petits ruisseauxAu travers de mes prés vont apporter leurs eaux,Où des saules épais leurs rameaux verts abaissentPleins d'ombre et de fraîcheur sur mes troupeaux qui paissent.Théophile de Viau, Élégie, p. 105.2 Qui donc a fait pleurer les saules riverainsApollinaire, Alcools, p. 113.➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.❖DÉR. Saulaie, saulée, saulet, saulette.
Encyclopédie Universelle. 2012.